La tempête du siècle
La tempête de ’99, c’est la tempête du siècle. C’est celle dont beaucoup se souviennent. En réalité, ce sont deux tempêtes jumelles.
Lothar surgit la première dans la nuit du 25 au 26 décembre dévastant le nord de la France. Sa jumelle Martin frappe le sud 24 heures après. Vingt ans après, certains souvenirs sont encore intacts. Retour dans le passé de la coopérative.
Pour COFORET, cet événement représente l’équivalent de 10 ans de récolte dans le Rhône et la Loire. Ce sont donc des milliers de demandes auxquelles a dû faire face la coopérative, mais au-delà, ce sont également de très nombreux propriétaires traumatisés par cette catastrophe. Car la forêt, c’est avant tout un bien patrimonial auquel chacun s’attache sentimentalement, c’est pourquoi le choc n’en fut que plus terrible lorsque vint la constatation des dégâts.
Un mot clé : l’organisation
Dans les premiers jours, il fut difficile de maîtriser l’ampleur des dégâts et d’appréhender l’étendue de la catastrophe. Alors, étape par étape, la coopérative s’est structurée pour répondre au mieux aux demandes et aux besoins de chacun. D’abord, nos engins furent réquisitionnés pour ouvrir les routes et dégager les voies d’accès. Ensuite, COFORET a regroupé les demandes de ses adhérents, mobilisé ses moyens d’exploitation et s’est organisé pour trouver les marchés adéquats. À cette époque, de nombreux sous-traitants (entrepreneurs de travaux forestiers) sont d’ailleurs venus nous prêter main forte sur le terrain. Ils sont venus des Alpes, mais également de Finlande, Norvège avec leurs matériels (abatteuses, porteurs…) et encore aujourd’hui, nous les remercions pour leur indispensable soutien !
Avec le recul, nous confirmons aujourd’hui que la clé de la réussite dans ce type de situation, c’est l’organisation. L’organisation humaine, technique et logistique pour trouver les marchés de bois, identifier les débouchés, mais également organiser le stockage du bois, notamment grâce à l’arrosage. Les choix réalisés à cette occasion et la force de réaction de COFORET nous a prouvé à tous qu’elle est, et restera, un acteur indispensable de la fière forêt-bois et un soutien infaillible pour ses adhérents.
N’oublions pas la logistique
Côté logistique, COFORET privilégiait l’exploitation de bois blanc (sapins et épicéas) car ce sont ceux qui s’abîmeraient le plus vite. Le Douglas fut donc une chance, dans nos régions, car les arbres furent essentiellement déracinés et non cassés ce qui permit l’exploitation de chablis pendant 4 à 5 ans et ainsi de récupérer l’essentiel des volumes sinistrés.
Au bout de 4 ans, la filière, et notamment COFORET, s’est structurée pour réaliser toutes les reconstitutions de peuplements touchés par la catastrophe (plantations, etc…) avec pour difficultés de retrouver des limites et de montrer des dossiers d’aides pour les adhérents (aide à la reconstitution).
Soulignons enfin une dernière force de COFORET, et non des moindre dans ce type de situation, pour permettre à ses adhérents de faire à la catastrophe : l’avance de trésorerie. À cette époque, ce sont des millions de francs que la coopérative a avancé pour ses adhérents, ce qui représente une aide précieuse dans cette situation exceptionnelle.
Les souvenirs restent…
Comme toujours, la nature reprend le dessus et cicatrise ses plaies. Aujourd’hui, nous évoquons nos souvenirs communs lorsque nous réalisons les éclaircies des premières parcelles replantées à cette occasion. Une page se tourne… mais les souvenirs restent ancrés dans la mémoire des forestiers !