Près d’un tiers du territoire métropolitain est couvert de forêt. Ce patrimoine d’une grande diversité biologique place la France quatrième dans le classement des États européens les plus boisés. Mais que sait-on vraiment de l’état de nos forêts ? – Source : IGN. Lire l’article original et dans sa version complète, ici.
Cinq caractéristiques pour faire une forêt
Commençons par une précision de vocabulaire en nous attardant sur les critères qui définissent la forêt d’un point de vue géographique. Selon la définition officielle de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une forêt est caractérisée par cinq spécificités :
- une superficie minimum de 50 ares (5 000 m2),
- la présence d’arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité in situ,
- un boisement de plus de 10 % du territoire considéré (vu du dessus),
- une largeur moyenne d’au moins 20 mètres,
- une utilisation qui n’est ni agricole, ni urbaine.
Pour des superficies plus restreintes comprises entre 5 et 50 ares avec un couvert arboré de plus de 40 %, on ne parle pas de forêt mais de bosquet.
Cinq faits à connaître sur la forêt française
1. La forêt a gagné du terrain depuis le début du XXe siècle
La forêt métropolitaine couvre 16,9 millions d’hectares, soit 31 % de la surface du territoire. Et contrairement à une idée reçue, elle a gagné du terrain !
Entre 1908 et 1985, la superficie forestière a progressé de 50 000 hectares par an en moyenne. La tendance s’est ensuite confirmée et amplifiée : depuis 1985, la forêt s’est étendue chaque année de près de 80 000 ha, soit huit fois la superficie de la ville de Paris ! Au total, en une trentaine d’années, la forêt a ainsi gagné en superficie l’équivalent de la région Bretagne (2,7 millions d’hectares) !
Plusieurs facteurs expliquent cette expansion depuis le début du XXe siècle : l’exode rural et la révolution agricole après-guerre d’une part, mais aussi diverses mesures de boisement ou de reboisement, notamment en montagne.
La forêt est aujourd’hui le second type d’occupation du sol en France après l’agriculture qui occupe plus de la moitié de la France métropolitaine.
Et dans le monde ?
La forêt mondiale couvre une superficie totale de 4,06 milliards d’hectares, soit 31 % de la superficie totale des terres, un taux de boisement équivalent à celui de la France. Le domaine tropical compte la plus grande part de forêts du monde (45 %), suivi des domaines boréal, tempéré et sous-tropical.
Après la Suède, la Finlande et l’Espagne, la forêt française se classe au quatrième rang des états européens les plus boisés.
2. La forêt d’Orléans est la plus grande forêt domaniale de France métropolitaine
Les trois plus vastes forêts domaniales en France métropolitaine sont celles d’Orléans (Loiret, environ 35 000 ha), de Chaux (Jura, environ 20 500 ha) et de Fontainebleau (Seine-et-Marne, environ 20 300 ha)
3. La Corse est la région la plus boisée de France métropolitaine
La carte du taux de boisement (la surface forestière rapportée à la surface totale du territoire) révèle d’importantes disparités régionales.
Sur le podium des régions les plus boisées, on trouve trois territoires du quart Sud-Est de la France. La région Corse est largement en tête avec un taux de boisement de 63 %, suivie des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (51 %) et Auvergne- Rhône-Alpes (37 %).
Les régions les moins boisées se concentrent quant à elles dans le quart Nord-Ouest. Avec un taux de boisement de 12 %, la région Pays de la Loire est la région la moins boisée de France.
Certains territoires spécifiques ont un taux de boisement supérieur à 70 % : les Landes de Gascogne, le Massif vosgien central, les Alpes externes du Sud, les Cévennes et l’Ardenne primaire.
Zoom sur la forêt en Outre-mer
La forêt des cinq départements d’Outre-mer représente près de la moitié de la superficie forestière métropolitaine, soit 8,24 millions d’hectares. Avec plus de 8 millions d’hectares de forêt, la Guyane est de très loin le département ultramarin le plus boisé.
4. Les essences de chênes sont les plus répandues en métropole
Avec près d’1,8 milliard de mètres cubes, les feuillus représentent près des deux tiers (64 %) du volume sur pied. Les chênes sont les essences feuillues les plus représentées sur le territoire métropolitain (44 % du volume des feuillus).
Les conifères forment presque un milliard de mètres cubes. L’épicéa commun et le sapin pectiné représentent à eux deux 42 % du volume des conifères.
5. Entre 1985 et 2017, le stock de bois vivant a cru de 50 %
La forêt française représente le 3e stock de bois européen derrière l’Allemagne et la Suède. Le volume de bois sur pied de la forêt métropolitaine est d’environ 2,8 milliards de m3. Entre 1985 et 2017, le stock est passé de 137 m3/ha à 173 m3/ha en moyenne. Le nombre d’arbres a, quant à lui, légèrement diminué. Conclusion : les arbres sont plus gros et/ou plus grands.
À noter : les résultats 2019 de l’inventaire semblent montrer une stabilisation du volume de bois sur pied à 2 754 millions de m3, mais ils sont à prendre avec précaution, en intégrant une incertitude statistique de 47 millions de mètres cubes. Les résultats de la campagne 2020 viendront confirmer ou infirmer la tendance esquissée par les résultats 2019.
Zoom sur la mortalité des arbres en forêt
La forêt produit chaque année environ 90 millions de mètres cubes de bois. En parallèle, environ une dizaine de millions de mètres cubes par an meurt. Que des arbres meurent n’est pas forcément un signe alarmant. Leur cycle naturel est fait de croissance et de mort et le bois mort favorise la biodiversité. Toutefois, la mortalité tend à augmenter ces dernières années, notamment à cause de crises sanitaires liées à des conditions climatiques difficiles pour les arbres (sécheresses) et propices aux insectes xylophages, notamment les scolytes.
Merci à L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) pour toutes ces informations.
L’article original est à consulter sur le site internet de l’IGN, dans sa version complète, ici.