Régis

• Conseiller forestier dans le Rhône

Portrait chinois

Quelques questions auxquelles il faut répondre rapidement pour dresser ton portrait.

Si tu étais...
un arbre ?

Je pourrai dire le Douglas…
mais j’aime vraiment le Cyprès Chauve
Il est majestueux et magnifique ! 
 

Le Douglas, si on sait le connaître et le gérer, il est magnifique aussi. Ne le stigmatisons pas.

Mais je reste sur le Cyprès chauve !

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Si tu étais... une couleur ?

Le bleu !

Si tu étais... un animal ?

Le cochon !

Il est réputé avoir mauvais caractère mais quand on l’approche il est sympathique et attachant ! C’est vraiment mon animal préféré. 

Mes parents en avaient un. 
Il s’appelait Graton !

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Si tu étais... un massif forestier ?

Le massif du Jura.
En VTT c’est ce que j’aime vraiment.

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Si tu étais... une saison ?

Un bel automne, pas pluvieux. une journée ensoleillée : c’est le meilleur moment pour être dehors ! Les premières journées d’hiver gelées le matin, pour profiter de la nature… C’est parfait et magnifique !

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Si tu étais... une valeur parmi les 4 de COFORET ?

Confiance ! On en a parlé : c’est fondamental. Pas facile à mettre en œuvre mais essentiel.

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Faisons connaissance

Je suis conseiller forestier dans le Rhône, au siège social de COFORET à Lamure-sur-Azergues. Je suis rattaché à la section Ain-Rhône et mon secteur d’activité se concentre sur le sud du département avec les Monts de Tarare, les Monts du Lyonnais, le bas de la Vallée d’Azergues jusqu’à Villefranche-sur-Saône.

Comment s'organise ton quotidien ?

Au quotidien, je travaille en équipe avec Mickaël Lacroix depuis la fusion de CUMA COBOIS et COFOVE. Et ce qui est intéressant chez COFORET c’est que rien n’est figé, l’organisation est souple permettant une adaptation complète à chaque situation.

Si on doit dessiner un schéma : Mickaël entre en contact avec le propriétaire et de mon côté, je prends la suite pour les chantiers et la commercialisation. Avec l’arrivée de Vincent Lieuze, gestionnaire forestier (GPAT) la partie gestion forestière prend toute sa place et l’accent est vraiment mis sur les documents de gestion durable. On a vraiment des services complets et 100% personnalisés !

Remontons le temps...
Depuis combien de temps travailles-tu chez COFORET ? Et comment es-tu arrivé ici ?

Je suis rentré en 1994 ! Avril 1994 très exactement. Et je suis arrivé ici par une succession de faits. Mon père travaillait à la CUMA COBOIS (anciennement COFORET), il était agriculteur et propriétaire forestier à Joux et, pour diverses raisons, il a perdu la ferme mais gardé la forêt. On y allait régulièrement depuis que j’ai 5-6 ans. Il y a 7 ha de forêt, avec des sapins, épicéas et feuillus avec 10ha de prés.

Depuis que j’ai 14 ans, je suis venu travailler à CUMA COBOIS en effectuant divers travaux forestiers l’été : dépressage, dégagements… J’ai ensuite enchaîné avec 2 ans d’apprentissage ! Mon parcours scolaire est en pointillés : j’ai arrêté l’école à 16 ans et j’ai repris à 18 ans grâce aux formations proposées par les Maisons Familiales et Rurales (MFR) en faisant CAP, BEP, BTA et BTS. Quand j’ai fini le BTA j’étais pris dans les écoles de vin ou de lait mais je n’ai pas pu y aller faute de finance. J’ai alors fait un BTS commerce agroalimentaire à Saint-Etienne, et j’ai fait un pacte avec le BTS : faire un stage en agroalimentaire pendant 1 mois, et le reste de l’apprentissage à CUMA COBOIS pour effectuer un travail que j’aimais et avoir mon diplôme BTS. Fin de BTS j’ai donc été ouvrier forestier chez CUMA COBOIS, j’ai fait un service civil et enchaîné avec une formation de 6 mois à Châteauneuf du Rhône pour acquérir un niveau BTS spécialisé en exploitation forestière. J’ai été pris grâce à ma motivation !

Là j’ai fait un stage à COFORET et ça m’a beaucoup plu : l’autonomie, la diversité du métier, les notions économiques… c’était super intéressant ! Et je me souviens, c’est à cette occasion que j’ai fait mon rapport de stage sur les ventes groupées et la polémique autour du déploiement de cette méthode de vente par COFORET. Je me suis tellement bien débrouillé lors de la soutenance devant le jury que c’est sur ce dossier que j’ai été embauché par Jean-Jacques Verney, le fondateur de COFORET ! Et à cette époque, rentrer en coopérative c’était un rêve, surtoutb quand, pour un poste, il y avait 100 candidatures. Avec mon parcours ce n’était pas gagné, et on me l’avait d’ailleurs dit « avec ton CV ce n’est pas possible que tu rentres en coop’ ». Mon père était extrêmement fier de me voir prendre cette place dans la filière !

Quel parcours en effet ! Et quelles étaient tes missions en tant que nouvelle recrue ?

J’ai tout de suite été embauché en tant que technicien forestier et mes missions étaient les suivantes : rencontre propriétaire, estimation, achats, gestion de l’exploitation, gestion des logistiques et livraisons, commerce.

Et si on fait le parallèle avec aujourd’hui, sur le papier ça n’a pas beaucoup changé, mais dans les faits, c’est extrêmement différent ! La concurrence s’est renforcée et la rencontre propriétaire n’a plus du tout la même place. Avant on prenait le temps, maintenant on peut travailler juste sur la base d’un mail et je trouve ça dommage. La société actuelle est très dynamique, et on voit aussi les rapports changer avec les générations. Il y a quelques années, les propriétaires étaient forestiers, ils connaissaient leur forêt, en maîtrisaient chaque recoin. Maintenant c’est moins le cas… Je regrette ce temps. Il ne faut pas voir notre service comme une commande en ligne et le chèque final, mais regarder également la relation-adhérent que nous proposons : les rencontres, les échanges et la relation longue, comme le temps de la forêt ! Replaçons l’humain au cœur de notre métier.

Pourquoi avoir accepté ce poste chez COFORET ?

C’est ma région, le poste s’est offert à moi et j’ai sauté sur l’occasion ! La personnalité de son fondateur, Jean-Jacques Verney a également été déterminante car il impulsait justement de l’humain dans son quotidien. Il avait des valeurs fortes, il aimait le contact et il était très motivant : il nous encourageait, il nous poussait et nous donnait beaucoup de liberté. C’est extrêmement motivant.

Et aujourd'hui, comment te sens-tu dans la coopérative ?

Aujourd’hui c’est encore très positif : quand Lionel Piet est arrivé pour remplacer Jean-Jacques, il a compris que la valeur humaine faisait la plus-value de COFORET, que ça permettait aux gens de s’épanouir dans leur poste et d’être efficace ! J’ai vite compris que l’autonomie que j’ai chez COFORET n’a pas de prix.

Tu parlais de l'humain...
Le travail en équipe est donc certainement quelque chose d'important ?!

Évidemment, c’est la base de tout ! Dans le Rhône, on a une équipe de choc et au niveau de toute la coopérative c’est aussi très vrai, personne ne reste tout seul : l’information circule vite, on est ensemble, réactif et toujours en lien !

Au fil des années, on imagine que tu as suivi des formations dans ton métier. Peux-tu nous en dire plus ?

Ça peut paraître étonnant mais… Le besoin en formation n’est pas immense dans mon cas. Evidemment je m’adapte, j’apprends régulièrement et c’est surtout dans les outils informatiques que je peux citer des formations notables.

Depuis 1993 j’ai évolué, forcément, mais c’est la compréhension du métier et des humains qui permet d’évoluer et d’apprendre sur le métier. Le lien avec les clients, les adhérents, les partenaires… La clé est ici : l’humain ! Et il n’y a pas de formation pour ça. L’expérience et le quotidien sont très formateurs ! Pour moi, la confiance dans le travail est aussi inestimable.

On sait que les jours se suivent et ne se ressemblent pas, mais... Est-ce que tu arriverais à nous partager ta journée ?

Il n’y a pas vraiment de journée type. Il y a des étapes, des moments… Aucune journée ne se ressemble et c’est ce qui est intéressant : c’est varié  !

  • Si on peut faire un dessin grossier des étapes par lesquelles je passe, on peut citer d’abord la rencontre avec le propriétaire (sauf si Mickaël l’a fait avant) On définit sa philosophie, ce qu’il veut pour sa forêt et comment on y répond.
  • Ensuite, on dresse un inventaire de la forêt, on la parcours et on en mesure le potentiel, la gestion, on voit les contraintes d’exploitations et ses avantages.
  • On transmets ensuite une offre commerciale au propriétaire et on lui explique nos choix : un entrepreneurs de travaux forestier rigoureusement sélectionné, un choix spécifique pour la vente des bois, des contraintes d’exploitation particulières…
  • Une fois l’offre signée, on lance l’exploitation et on réalise les produits bois définis préalablement. On fait un tri des bois rigoureux pour valoriser au maximum la coupe et cibler les marchés de la meilleure manière possible. Tout notre savoir-faire réside dans cette étape !

J'imagine que parfois tu es confronté à des problèmes. Quels sont-ils pour toi ? Et comment arrives-tu à passer au-dessus ?

Il y en a toujours, évidemment, la relation humaine est passionnante mais complexe (sortie de bois et potentiels litiges, chantiers compliqués, loi sur l’eau et prise en compte de tous les aléas…).
Les services supports sont là pour nous aider et on se sent soutenu notamment dans la gestion des litiges.

Il faut aussi avouer que mon secteur est ancien maintenant, j’ai un bon réseau d’Entrepreneurs de Travaux Forestiers (ETF), je sais organiser et modérer mon activité pour faire le moins de dégâts possible, je prépare bien les choses en amont pour éviter les problèmes plus tard. L’expérience m’a appris ça et je reçois aussi l’aide de Benoît Marguin, (conseiller forestier en soutien des équipes du Rhône) et ce n’est pas négligeable.

Et, à l'inverse, est-ce qu'il y a un moment clé dans ta journée que tu attends avec impatience ?

La rencontre ! Le fait qu’on soit tous dans le même bureau est un avantage indéniable parce que ça boost pour venir au bureau et c’est toujours un plaisir de parler avec les collègues.

De manière générale, j’apprécie aussi la diversité des rencontres dans une journée, comme échanger avec un bûcheron le matin sur un chantier, et l’après-midi deviser avec un des nombreux profils de propriétaire forestiers qui reflète la diversité de la société civile. Je reste passionné par la forêt et parcourir mon secteur est aussi un p’tit bonheur quotidien.

Actuellement, les forêts tiennent une place forte dans les médias mais aussi dans le quotidien de chacun. Est-ce que c'est quelque chose que tu ressens ?

Sur les lieux un peu plus touristiques c’est quelque chose qu’on ressent nettement ! J’ai souvenir d’une rencontre avec un cycliste qui ne supportait pas de voir un forestier en forêt.

Même en vacances, quand je parle de mon métier, on assiste à des réactions vives sur les sentiers de randonnée. Alors, ce n’est pas grave, on parle et on discute et souvent la discussion permet de casser les idées reçues et de donner quelques clés de compréhension. Mais c’est franchement désagréable de faire face à des critiques vives alors qu’on travaille du mieux possible, qu’on ne fait pas n’importe quoi, qu’on réfléchit au futur…

Il y a des abus, et nous aussi on déplore certaines actions mais ne faisons pas de généralités et ne laissons pas l’économie guider nos choix forestiers.

Y aurait-il un message que tu souhaites partager au public ?

Venez rencontrer les forestiers ! Allez vers nous et pas contre nous. Cherchez à connaître les tenants et aboutissants de chaque action. Qui n’a pas de meuble IKEA chez soi ? Et pourtant leurs actions sont montrées du doigt. On veut tous du bois chez soi, autant qu’il soit local. Pour ça les forestiers doivent travailler… Donnons du sens.

Est-ce qu'il y a un préjugé sur ton métier que tu voudrais briser ?

On ne se retrouve pas dans ce métier par hasard. On aime la forêt, c’est un métier difficile, stressant et passionnant. Les gens qui travaillent en forêt (abatteurs et débardeurs) ne gagnent pas leur vie à la hauteur de leur investissement. Ils font ça par amour de la forêt, de leur indépendance. Rencontrez ces gens, ils aiment la forêt !

Un dernier mot ?

Merci pour cet instant !