Une avancée technologique pour la gestion durable des forêts
Le 7 mars 2025, COFORET a franchi une nouvelle étape dans la gestion durable des forêts en réalisant, avec succès, une première étape dans la réalisation d’un ensemencement par drone, sur une parcelle adhérente située non loin de Valserhône (Ain – 01), sur l’arc jurassien. Cette initiative, présentée dans notre article ici, avait pour but de tester une méthode innovante pour le renouvellement forestier dans des zones difficiles d’accès ou aux conditions pédologiques complexes.
Un projet pilote aux objectifs multiples

Cette expérimentation avait pour principaux objectifs :
- Renouvellement forestier : assurer le renouvellement (total ou partiel) de parcelles forestières où les méthodes traditionnelles de plantation sont limitées en raison de la faible profondeur des sols ou de leur accessibilité restreinte.
- Biodiversité : diversifier les essences, notamment en favorisant les feuillus afin de favoriser la résilience du couvert forestier.
- Adaptation climatique : introduire des essences adaptées aux conditions climatiques actuelles et futures, tout en maîtrisant les coûts pour les propriétaires forestiers.
- Efficacité opérationnelle : explorer des techniques et apprendre de cette expérience pour identifier de potentielles solutions. L’objectif est de couvrir de grandes surfaces rapidement, avec une mobilisation réduite de ressources humaines, en réponse au manque d’entrepreneurs de travaux forestiers.
Un projet porté par des professionnels engagés
Par cette action, COFORET affirme sa volonté d’innover et d’améliorer continuellement ses pratiques pour accompagner ses adhérents vers une gestion durable et résiliente de leurs forêts. C’est pourquoi cette initiative est suivie de près par Julie Gorce, gestionnaire forestière chez COFORET, et Corentin Fouilland, directeur technique.
En complément, pour ce projet test, nous nous sommes entourés de l’entreprise GetImagine, qui finance une partie du projet dans le cadre de son engagement en faveur de la reforestation.

Une mise en œuvre technique précise

Cet essai repose avant tout sur un projet forestier précis. Et c’est pourquoi Julie Gorce est pleinement investie sur le projet. Toujours en lien avec le propriétaire de la forêt, elle agit dans le sens de la gestion de cette forêt. C’est pourquoi elle appui ce test sur une sélection rigoureuse des graines.
Pour ce projet, sept essences ont été choisies afin de favoriser une diversité forestière :
- Essences feuillues : Bouleau, Érable, Tilleul.
- Essences résineuses : Pin sylvestre, Mélèze d’Europe, Cèdre de l’Atlas, Sapin de Nordmann.
Quatre de ces essences sont installées en majorité. Autochtones, elles portent nos espoirs pour un couvert forestier durable sur cette parcelle.
Enseignements tirés de cette première expérimentation
Comme toute innovation, cette première étape dans la réalisation d’un ensemencement par drone, nous a permis d’identifier des axes d’amélioration. Voici les principaux enseignements que nous en avons tirés :
Mode de dispersion des graines : Le drone utilise la gravité pour assurer l’écoulement et la dispersion des graines. Cela nécessite un calibrage précis réalisé grâce à un étalonnage avant décollage. Cette étape est indispensable pour assurer une distribution homogène en vol.
Mélange avec une matière inerte. Les graines étant trop légères, elles nécessitent un ajout de matière inerte pour assurer une dispersion homogène. Après plusieurs essais (avec du sable et des brisures de coquilles d’huitre), les brisures de grains de riz se sont révélées être la meilleure solution en termes de fluidité et de densité. Toutefois, cette option présente un risque potentiel d’attirer la faune locale après le semis.
Relief et altitude. Le relief et l’environnement forestier ont posé des défis au pilote du drone en termes de contrôle à distance. Une hauteur de vol maximale étant imposée, il est préférable que le décollage s’effectue depuis un point haut. Ainsi, on maintien une connexion stable avec le pilote et on respecte les contraintes réglementaires.
Taille d’ouverture des trémies : Certaines semences à ailettes peuvent obstruer les trémies du drone, limitant ainsi l’écoulement du mélange. Un ajustement du diamètre des ouvertures est nécessaire pour garantir une dispersion fluide.

Des perspectives prometteuses
Cette première opération d’ensemencement par drone s’est déroulée avec succès ! Elle ouvre la voie à de nouvelles pratiques dans la filière forêt-bois.
Tout au long de la journée, nous avons dû nous adapter aux défis rencontrés, en trouvant progressivement des solutions adaptées.
COFORET réaffirme ainsi son engagement à innover pour une gestion forestière durable, adaptée aux défis environnementaux et climatiques actuels. Les enseignements tirés de cette expérimentation nous permettront d’affiner notre approche pour les prochaines étapes de ce projet prometteur. Nous suivrons avec attention son évolution et ne manquerons pas de vous tenir informés.
En attendant, voici quelques photos de cette journée hors du commun !