
Clément
• Ouvrier sylvicole dans la Loire •
Portrait chinois
Quelques questions auxquelles il faut répondre rapidement pour dresser ton portrait.

Si tu étais...
un arbre ?
Un Érable rouge flamboyant. C’est un feuillu majestueux qui en impose et ne meurt jamais.
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Si tu étais... une couleur ?

Si tu étais... un animal ?
Le cerf. Il est majestueux lui aussi.
Il fait partie intégrante de la nature et, même s’il fait des dégâts dans les plantations, il est tellement beau.
Il perd ses bois mais, pareil, ça repousse !
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Si tu étais... un massif forestier ?
Le Pilat ! Il est magnifique.
Je le vois tous les jours !
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Parc Naturel Régional du Pilat

Si tu étais... une saison ?
Le printemps pour le renouveau évidemment.
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Si tu étais... une valeur parmi les 4 de COFORET ?
La Responsabilité. On une grande responsabilité quand on travaille dans les bois : vis-à-vis de nous-même, des générations futures et, tout simplement, vis à vie de la nature !
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Si tu étais une devise ou un mantra ?
« La vie a plus d’imagination que n’en ont nos rêves » Vivez, on a qu’une vie !
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Faisons connaissance
Je suis ouvrier sylvicole chez COFORET et ma mission principale c’est les (re)plantations. Je bûcheronne très peu. Comme j’aime le dire, « je préfère donner la vie que l’enlever ».
J’interviens sur un secteur large, de la Loire à la Haute-Loire… en bref, sur notre section Massif Central, et suis rattaché aux conseillers forestiers locaux. J’interviens sur leur demande pour mettre en place les chantiers de (re)boisement avec la mini-pelle de la coopérative, réaliser des dégagements…
Parle nous de ton parcours...
Alors… Il est atypique !
Je suis originaire du sud de l’Ardèche, du très beau village de Joyeuse pas très loin de Vallon-Pont-d’Arc. Je ne pourrais pas tout détailler mais à la base, j’ai fait une école hôtelière option barman. Rien à voir avec la forêt ! Le sud de l’Ardèche est très touristique alors c’était relativement facile d’avoir un emploi dans ce secteur.
J’ai ensuite fait différents métiers, et différentes formations, allant de la vente de chaussures jusqu’au médical. J’ai d’ailleurs été propriétaire de mon entreprise en H.A.D. (Hospitalisation À Domicile) avec des services de matériel médical à domicile pour les anciens pour lesquels j’avais beaucoup d’empathie.
D’une manière générale, je suis convaincu que tout s’apprend dans la vie et c’est pourquoi je n’ai jamais eu peur de me lancer. Comme j’ai coutume de le dire, « c’est comme une échelle, il faut commencer par le bas et gravir les échelons un par un »
Et comment, dans ce parcours, es-tu arrivé chez COFORET ?
C’est mon déménagement dans la Loire qui m’a fait arriver en forêt. J’ai quitté les cailloux ardéchois pour les forêts de la Loire et leurs champignons !
Je suis arrivé le 14 octobre 2014 chez COFORET et on peut dire, qu’à cette date, je n’avais jamais touché une tronçonneuse de ma vie ! C’est Jean-Michel Oriol et Damien Bayet qui, par le biais de quelques connaissances communes m’ont donné ma chance. Ensemble, ils ont redynamisés la présence de COFORET localement et ils cherchaient quelqu’un pour les aider.
À cette époque, quelles étaient tes missions ?
Les missions de l’époque étaient les mêmes qu’aujourd’hui. Nous faisions beaucoup de bûcheronnage et, on le sait, c’est un métier compliqué. À cette époque, je me souviens m’être fait piquer de nombreuses fois par des guêpes dans les dégagements au point de finir aux urgences à la suite d’une piqûre au niveau du cou. Ça a déclenché des allergies. Aussi, je le reconnais, je n’étais pas très performant en bûcheronnage et tout ceci a mis un frein à mon contrat qui s’est soldé en rupture conventionnelle. Au total, je suis donc resté 1 an et demi.
Mais, à la suite du départ de Jean-Michel, COFORET recherchait quelqu’un capable de réaliser des plantations. Je suis alors revenu pour cette mission et l’arrivée de la mini-pelle a diminué le risque de piqûre.
Tu as trouvé ta voie en forêt ?!
Oui ! J’adore la nature, c’est dans mes gênes et je n’aime pas rester sans rien faire. Associé à la solitude de mon métier, c’est vraiment ce que j’adore !
C’est toujours agréable de travailler avec les collègues, on s’appelle régulièrement, mais j’adore replanter seul une parcelle avec la mini-pelle.
Le statut de notre structure, une coopérative, t'a plu ?
Complètement ! J’ai fait beaucoup de commerce dans le passé, et grâce à cette expérience je mesure la dimension humaine proposée par COFORET et la qualité du travail réalisé !
On est tous une équipe, « on rame dans le même sens. » Ces valeurs portent et fédèrent. On nous fait confiance, on nous laisse notre chance et, sans oublier le côté financier, on avance dans le bon sens, pour nos adhérents.
Revenons sur ton cœur de métier : les plantations. En quoi ça consiste ?
J’interviens à différents moments :
- D’abord, à la suite de coupes, pour ranger et nettoyer le terrain. Avec la mini-pelle, je fais des mises en andains par exemple.
- Ensuite, toujours grâce à la mini-pelle, je fais des potets pour ameublir la terre. Le but est ensuite de replanter des arbres plus aisément et faciliter leur reprise.
- Après, je peux revenir sur place pour mettre des protections contre le gibier si c’est nécessaire, si le propriétaire le souhaite et si le budget le permet également.
- Enfin, j’interviens plus tard pour dégager les plantations et entretenir la parcelle. J’adore cette étape d’ailleurs, c’est un plaisir de revenir voir les plants que j’ai installé. C’est un métier fatiguant alors voir les plants grandir c’est une joie à chaque fois : on va avoir une forêt pour les nouvelles générations !
Tu saurais nous brosser un portrait type de ta journée ?
Côté horaires c’est difficile, mais on peut dire que je fais 7h-12h, 13h-16h. Dans la réalité, et c’est quelque chose d’essentiel, la direction nous fait confiance et les horaires sont modulables en fonction des contraintes de chacun. En fonction des transferts de matériel, de l’organisation des chantiers… j’ai la liberté d’adapter mon emploi du temps. La confiance est l’une des valeurs de la coopérative et c’est essentiel au quotidien !
Concernant le contenu de la journée, il n’y a pas de routine ! C’est aussi ce que j’aime. Je peux reboiser un ancien champ un jour, et le lendemain une pente vertigineuse ! J’aime dire que « le midi, je ne mange jamais dans le même restaurant car je n’ai jamais la même vue ». Généralement, je ne reste pas plus de deux ou trois jours sur la même parcelle. Alors si le geste de planter peut sembler rébarbatif d’un œil extérieur, il ne l’est pas pour moi parce que ce n’est jamais pareil fondamentalement.
On imagine que tu es confronté à des problèmes parfois ?
Si vous n’êtes pas débrouillard… ne faites pas ce métier ! Dans mon quotidien, la panne mécanique constitue l’un de mes points de blocage principal. Mais dans ce cas, on se débrouille, on n’a pas le choix et c’est ce que j’aime.
Je ne suis pas mécano’ mais j’apprends chaque jour. Ce n’est pas toujours évident attention, quand il fait 2°C et que je suis allongé dans la boue pour essayer trouver la panne c’est compliqué mais quand j’y arrive : quelle fierté ! J’apprends tous les jours et c’est fondamentalement intéressant.
C’est comme couper un arbre, il n’y en a pas un qui se coupe de la même manière. C’est la même chose pour moi.
À l'inverse, est-ce qu'il y a un moment clé dans ta journée que tu attends avec impatience ?
Le meilleur moment de ma journée, c’est quand je me lève le matin et que je sais que je vais travailler ! Faire un métier que j’aime, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée. Je ferai ça à vie, bien volontiers.
Le plaisir d’être dans la nature ! C’est une passion et, au-delà, une vocation ! J’aime être sous la neige, les pieds dans la terre, sous la pluie… « Quand on aime, on ne compte pas ! »
Les forêts tiennent une place forte dans les médias et dans le quotidien de chacun provoquant parfois des conflits. Est-ce que c'est quelque chose que tu ressens ?
J’entends peu de critiques au quotidien et je suis toujours heureux de dialoguer avec le public que je croise. Ils sont généralement ravis de savoir qu’on replante une forêt !
Cela étant, il ne faut pas oublier qu’on travaille sur des propriétés privées. Les propriétaires font ce qu’ils veulent chez eux et il ne faut pas oublier ça… Ne créons pas des conflits inutiles.
Y aurait-il un message que tu souhaites partager au public ?
Réfléchissez. Je suis peut-être un peu direct mais, soit on accepte de vivre dans un monde économique avec des massifs forestiers rasés, soit on vit dans un monde écologique avec, peut-être, un manque de confort ?! Ou alors, et c’est mon choix, on trouve un équilibre entre les deux, et je suis convaincu que c’est faisable car la nature agit dans ce sens !
Y a t'il une idée reçue sur ton métier que tu voudrais briser ?
On ne détruit pas la forêt ! Au contraire, on en prend soin de différentes manières : plantations, entretiens, dégagements… Venez voir ce qu’on fait ! Citons par exemple les événements « Vis ma vie de bûcheron ». C’est une super initiative pour venir sur le terrain avec nous.